Il y a aussi de très beaux sites de plongée à Bali sur sa côte nord. Il y a bien sûr l’incontournable épave de l’USS Liberty à Tulamben. Mais nous décrivons ici de l’ouest vers l’est de Bali nos autres sites préférés, de l’île de Menjangan jusqu’à la baie de Lipah. Les sites des Gili de Padang Bay font par ailleurs l’objet d’un article séparé. Avec le centre de plongée Warnakali nous allons sur ces sites du nord de Bali à l’occasion de safaris plongée ou bien de formations longues.
Plongée à Bali : le nord-ouest
Menjangan, l’île aux cerfs
Au nord-ouest de Bali se trouve l’île de Menjangan, ainsi nommée pour les cerfs qui la peuplent. Elle est au cœur de la réserve naturelle, à 10 minutes de bateau depuis Bali. On y recense 4 temples dont Ganesha Menjangan et sa grande statue qui surplombe le site de plongée du même nom. Autour de l’île inhabitée, des tombants coralliens vertigineux, richement peuplés par de multiples variétés de nudibranches, de crabes, de crevettes.
Vous y serez émerveillé par l’arc bleuté des electric clams sous Bat Cave. Ainsi que par les champs d’anguilles jardinières à perte de vue, semblant se glisser doucement dans le sable, telle une vague suivant notre progression. Dans le bleu, raies aigles, quelques requins pointes noires seront ponctuellement de la partie, ainsi que quelques requins baleines, principalement entre mars et juin.
J’y ai plongé la dernière fois le jour de l’indépendance de l’Indonésie, le 17 aout. Ce qui explique le drapeau indonésien que j’avais emporté avec moi!
Une plongée sunset inattendue
Une plongée au point du jour, Bajul Bay. Nous partons avec le soleil, direction les plateaux de cornes de cerf, un signe autour de Menjangan. Peu profond, très précautionneux pour ne pas effrayer l’objet de notre plongée, les poissons mandarin seront cachés ici. Avec un peu de patience, c’est à ce moment de la journée qu’ils se livrent à un étrange ballet. Dans le but de protéger leurs œufs des prédateurs, ils vont rapidement sortir de leur cachette. 2 par 2, ils forment une sorte de danse synchronisée pour laisser leur future progéniture partir avec les courants. Vous venez d’assister au « bisou des mandarins », instant privilégié offert par ces poissons aux couleurs flamboyantes. La fin de la plongée sera peuplée par les poissons fantômes, et toute la vie nocturne bouillonnant ici.
Boue la gadoue
Puisque nous avons fait la longue route pour profiter des plaisirs de la réserve de Menjangan, profitons-en pour faire un petit détour par Gilimannuk à l’extrême ouest de Bali. Une plongée dans la boue, à moins de 10m ? Forcément ce n’est pas ce qui ferais rêver, et pourtant. Nous voilà au royaume des antennaires. Géants, poilus, clowns, tous ont colonisé la succession de structure posée ici. Nous pourrons également observer les grand hippocampes, jaunes ou marrons, lascivement enlacés sur le sable. Certaines curiosités seront à découvrir dans les oursins noirs aux très longues épines. Les Apogons de Kaudern s’y laissent en effet observer, abrités par cet habitat pour le moins particulier. Les oursins de feu et leurs couleurs discos protègerons jalousement les couples de Coleman, crevettes tachetées à nulle autre pareille.
Menjangan est à plus de 5 heures du centre vivant de Bali, mais on en revient toujours comblé.
Tulamben, l’USS Liberty et le nord-est de Bali
Tulamben, une épave, trois plongées.
Un jour comme les autres au paradis
Tulamben marqua les débuts de la plongée à Bali, et pour cause. Depuis l’éruption d’Agung et les tremblements de terre qui s’en suivirent en 1963, gît à quelques mètres de la plage, l’une des épaves les plus plongée au monde, l’USS Liberty. En journée, c’est une plongée riche par la diversité des espèces qui ont largement colonisé les 125 mètres de ce bateau de transport. Les nudibranches, certains endémiques, y côtoient antennaires, différents types de syngnathes, dont les zébrés, pygmées barguibantis et denise.
Sans oublier la multitude d’anémones et leurs différents poissons clowns. Les tortues viennent se nourrir ici. Du coup, cette plongée est le terrain de jeu idéal pour rechercher les pieuvres aux anneaux bleus, aussi petites que venimeuses. Ou bien les mimétiques et leurs mimes étranges, cherchant à copier tout ce qui les entoure.
La nuit, un autre monde.
A Tulamben, USS Liberty est aussi très réputé pour ses plongées de nuit. Après la tombée du jour, les perroquets à bosse auront pris leur quartier ici, et la vie autour d’eux change du tout au tout. C’est l’heure de la chasse pour les énormes mérous, de concert avec les murènes impressionnantes. Une bien étrange alliance entre ces deux espèces, d’une efficacité implacable.
Les crustacés ne seront pas en reste. Une fois la nuit profonde venue, on observe des centaines de points rouges créés par des yeux pris dans le faisceau des lampes. Ce sont les yeux des crabes décorateurs. Ils transportent des morceaux de corail de toute sorte sur leur carapace qui constituent un camouflage erratique. Ce sont des acteurs majeurs de la colonisation corallienne. Nous y rencontrerons également les crabes bonbon, surnom donné au crabe des Alcyonnaires pour leur forme et multiple couleur toujours en accord avec leur lieu de vie. Enfin les danseuses espagnoles et leur robe rouge, tel un voile flottant dans le vent, pourront parfaire cette plongée sur une note poétique.
La grande migration
Au lever du soleil, la vie nocturne se cache, comme sur terre, il est temps de se lever à Tulamben. C’est à cette heure que nous assisterons à une scène de vie incroyable. Le réveil des perroquets à bosse. Un par un, ils sont des dizaines à sortir des recoins de l’épaves, lieu propice à une nuit sereine. Il est temps pour eux de partir pour la journée et c’est en banc ordonné qu’ils regroupent à l’arrière du bateau.
Les grands males vont chercher les retardataires. Les jeunes sont placés au centre du groupe, comme protégés par le nombre. Une petite demi-heure sera nécessaire pour que chaque petit groupe se rassemble, une colonie de vacances sur le départ. Ils resteront groupés le temps de traverser la baie. Allure lente pour ce gracieux groupe partant pour une journée loin des regards, puis revenant séparément en fin de journée. Ce spectacle terminé, il nous restera quelques minutes pour observer les requins pointe noire navigant dans les eaux peu profondes. Avec beaucoup de chance, il est même envisageable de croiser un requin renard ou une raie marbrée.
USS Liberty change à chaque heure du jour et de la nuit. L’épave évolue également au fil des marées et des tempêtes. L’épave a vécu depuis l’impact dû à la torpille qui toucha le navire en 1943. Jusqu’au désensablement d’une partie de la coque pendant les tempêtes de 2016, en passant par la chute d’un canon en 2012.
C’est son histoire que nous pouvons lire sur cette épave, quotidienne et longue à la fois. Tulamben, un site poétique…
A l’est de Tulamben
Une longue plage de sable noir à flanc de falaise verdoyante. Des jukungs flamboyants qui attendent de prendre la mer. Ici, le contraste des couleurs est le même en surface que sous l’eau. Nous voici devant la baie de Jemeluk, Amed.
Un drop off pas comme les autres
La première fois que nous descendons sur Wall Satu, ce contraste est flagrant. Entre le plateau à mi profondeur et le mur sombre qui l’entoure. Généralement à l’abris des vagues, et baigné de soleil, les coraux y sont plus grands, plus longs, plus colorés qu’ailleurs. Il n’en fallait pas moins pour qu’une immense variété des poissons tropicaux y trouvent refuge. Amusant aussi de croiser ces animaux d’âges différents au même endroit.
Comment croire que l’empereur ange juvénile nageant tel une feuille, avec ses cercles blancs, jaunissant à l’adolescence, deviendra ce robuste poisson aux lignes bleues et jaunes. Plus encore, la danse frénétique du jeune gaterin arlequin, sexy dancer pour les intimes, qui deviendra un adulte des plus calmes avec l’âge. Les nudibranches ont également trouvé refuge ici, entre les gorgones peuplées par des colonies pygmées, c’est le temps relatif d’une vie que nous propose cette immersion.
Du sable, des pyramides…
Quelques minutes de jukung, bateau traditionnel à balancier, la balade semble tourner autour d’Agung. Nous sommes guidés par des capitaines pécheurs qui semblent venir d’un autre temps. Tout y est calme, lent, relaxant. La plongée sera à l’image de cette promenade. Sur un fond sableux ont été déposé un ensemble de pyramides qui ont donné son nom au site. Elles sont devenues avec le temps de véritables nurseries, habitat protégé pour des millier d’alvin brillant comme un ciel étoilé.
Elles sont également un lieu de prédilection pour y observer toutes les couleurs de poissons feuilles. Jaunes, roses, marrons, ils sont tous là. Lorsqu’il sera temps de quitter les structures, le plateau peu profond sera l’occasion de croiser quelques tortues avant de retrouver notre jukung qui, comme nous, aura paisiblement suivi la cote, porté par un doux courant. Détente assurée !
La pointe est de Bali
La baie de Lipah nous emmènent à l’extrême est de Bali. Le mythe veut qu’un dieu utilisa sa canne afin que Gili Selang reste à Bali, ne laissant pas l’ile partir pour Lombok si proche. Grand bien lui a pris! En sortant de la baie battue par les courants et les marées, chaque espèce y semble plus robuste qu’ailleurs. Plus vive, plus curieuse aussi de nous rencontrer, comme rassurée par la force accumulé, nécessaire à vivre ici.
Mais c’est avant tout la multitude de couleurs du mur et du plateau profond qui nous marque ici. Il est rare de trouver des coraux qui se développent dans de telles conditions, le résultat en est des plus surprenant. A l’image de la faune, les coraux mous ayant colonisés cet espace semblent profondément enracinés, apportant un habitat parfait aux crabes et crevettes, eux aussi plus massifs qu’ailleurs. Plus besoin de loupe, ici tout est plus gros, plus coloré, une plongée “plus” !
Si nos premières immersions nous déroutent par un manque de couleur, les contrastes créés entre les coraux et les fonds sableux se transformeront en tableau de vie, l’aquarium devient ici musée.
Si cet article vous a inspiré et vous a envie de plonger à Tulamben, sur USS Liberty, ou sur un autre site. Ou si vous avez des questions sur la plongée à Bali, n’hésitez pas à nous contacter. C’est toujours un plaisir de répondre à des questions. Et Warnakali pourra inclure ces plongées dans son programme. Ou bien vous mettre en relation avec un centre de plongée sur place.