Gili veut dire « île » en sasak, la langue parlée à Lombok. La plupart des îles autour de Lombok s’appellent d’ailleurs Gili. Mais aussi ces trois petits ilots au large de Bali, en face de Candi Dasa, les Gili de Padang Bai : Gili Biaha, Gili Tepekong et Gili Mimpang. Et ces trois ilots font partie des plus beaux sites de plongée à Bali.
Pour le centre de plongée Dune Warnakali, y aller, c’est toujours une journée particulière car nous quittons les eaux de Nusa Penida. S’y rendre demande d’ailleurs une préparation accrue. Ce jour là, toute l’équipe est mobilisée, car nous partons pour la journée sans mettre pied à terre. Au-delà du matériel de plongée habituel, notre salade de fruit le café et la musique seront complétés par un curry pour le déjeuner et un gallon d’eau supplémentaire pour notre confort. Nous n’oublions pas non plus notre sécurité en doublant les équipements normalement présents sur Buraq 3, notre fière embarcation.
Nous serons en groupe restreint, au moment du départ de Toyapakeh, notre port d’attache. Direction pleine mer et une traversée de 45 minutes pour rejoindre les côtes de Bali. Muhyiddin, notre capitaine, débute la navigation avec le mont Agun en point de repère. Bientôt on voit Gili Tepekong se dessiner au loin. Une fois arrivés à destination, les conditions de mer et la saison définiront l’ordre de nos plongées. L’idée reste quoi qu’il arrive de diversifier au maximum l’expérience, en s’offrant le plus d’opportunités possibles de rencontres sous-marines.
A chaque site sa spécificité, nos objectifs principaux changeront au fil des plongées. Bien souvent, nous naviguerons quelques minutes de plus entre les îlots afin de choisir les plongées les mieux adaptées, en concertation avec le capitaine et son second, Imam. Il est souvent difficile de faire ce choix, les rêves et envies de nos plongeurs seront pris en compte. Mais il faut aussi s’adapter au niveau et à l’expérience de chacun.
3 Gili pour 3 expériences totalement différentes, tant la topographie des sites changent ici du tout au tout. Alternance de tombants vertigineux, de plateaux riches en vie, de bancs sableux, de petites caves et de canyons, les courants seront de la partie dans ces dédales où l’on aimera se perdre.
Suivez le guide !
La plongée à Gili Biaha sera avant tout destinée aux requins pointe blanche.
La mise à l’eau se fait dans les vagues battant une petite anse dont certains rochers sont à fleur d’eau. Toute l’attention de nos capitaine et second, ainsi que celle de votre guide seront nécessaires.
L’immersion débute au-dessus d’un plateau, et déjà la première surprise vous attend. Une petite cave, refuge et nurserie des requins pointe blanche, cachée par le ressac. Si les plus petits d’entre eux restent le plus souvent dans la cave, d’autres naviguent à leur guise. Certains sont même curieux de nous rencontrer, toujours à bonne distance. Le requin pointe blanche chasse bien plus souvent dans des trous étroits qu’en plein eau. C’est ce qui explique probablement qu’il soit un des requins les plus agiles. On ne se lasse pas d’admirer la fluidité de ses mouvements, mais il faut repartir. Nous continuons donc notre descente le long d’un mur irrégulier, alternance d’alcôves, d’aplombs et de courts plateaux qui nous serviront de repères naturels tout au long de la plongée.
De nombreuses espèces profitent également du mouvement des vagues pour naviguer autour de nous. Ainsi, les bancs de carangues, et autre barracudas viendront profiter de cet espace de chasse ouvert par les requins pointes blanches. Le terme “chaîne alimentaire” prend tout son sens sous nos yeux.
Le récif ne nous laissera pas non plus indifférent. S’il est vrai que les mouvements d’eau remontant directement depuis les profondeurs ne permettent pas à Gili Biaha d’être un site réputé pour sa visibilité cristalline, la variété de sédiments charriée ici crée la vie. Des poissons clown aux poissons Demoiselles aux formes et couleurs variées, l’œil du plongeur est attiré à chaque instant.
Une fin de plongée dans le bleu, au grès des courants, la magie a opéré.
Gili Tepekong, du plus petit au plus gros, est une plongée aux multiples facettes.
Comme souvent, il y a plusieurs façons d’aborder une plongée. Une question se pose ici : est-ce qu’on préfère descendre ou remonter dans une cheminée ? En effet, nous débutons notre descente sur un plateau en pente douce, littéralement bordé d’un mur plongeant dans le bleu. Une cheminée permet de passer de l’un à l’autre. Nous y passons plongeur par plongeur, prenant bien soin de ne pas altérer la vie foisonnante s’y trouvant. Si ce moment particulier, bien souvent une première pour nos plongeurs, est amusant à partager, le site n’est pas en reste concernant nos découvertes sous-marines.
Dans le petit, outre crabes, crevettes et autres nudibranches, c’est principalement l’hippocampe pygmée Bargibanti qui retiendra toute notre attention. Niché dans les gorgones roses ou jaunes, il prendra la couleur de cette dernière pour accentuer son camouflage. Repérer son œil sera la meilleure opportunité de l’admirer, toujours avec une grande précaution. Ils sont en effet tout aussi fragiles qu’ils sont petits.
Pour le plus gros, c’est autour de quelques boules coralliennes que nous pourrons rencontrer un Mola Mola. Il est souvent solitaire ici, peu farouche, nous permettant de partager une bonne partie de notre plongée en sa compagnie.
C’est dans le prolongement direct de la falaise escarpée de l’îlot que nous terminons notre plongée. Les ombres ainsi crées alternent avec la lumière vive venant de la surface pour nous baigner dans une atmosphère particulière. Nous y croisons nombre de poulpes en dehors de leur cache habituelle. C’est également le lieu de vie de nombreuses crevettes de Zanzibar dissimulées sur leur corail fouet, de crevettes Thor oranges et blanches, semblant danser un ballet permanent au gré des vagues.
Du plus petit au plus gros donc, un moment rare et intense.
C’est le plus petit des trois îlots des Gili de Padang Bay, du moins en surface. Ces quelques rochers semblant sortir des profondeurs cachent un site vaste et complet.
C’est sur une pente douce terminée par un banc de sable que débute la plongée. Poisson pierre et scorpion colorés accompagnent notre descente. Il n’est pas rare de croiser des requins pointe blanche profitant des courants pour se poser tranquillement sur le sable.
Le courant nous porte jusqu’à un angle, un bleu infini fait face à la verticalité du mur aux mille couleurs que nous allons suivre. L’objectif est simple, rejoindre une grande alcôve naturelle, seul endroit protégé des courants, qui nous laissera le plaisir de vivre pleinement la suite.
C’est ici que, pendant la saison, les Mola Mola pourront être vus en groupe, jouant ensemble. Ils ne viennent pas tant à Gili Mimpang pour se faire nettoyer par les poissons cocher, que pour danser ensemble dans les courants. Eux si souvent calmes, force tranquille, semblent ici joueurs, un peu taquins avec nous qui ne quittons pas notre abris. C’est vraiment le monde à l’envers. Ils viennent vers nous puis s’éloignent, ils nous observent, paraissent curieux mais rassurés par le fait d’être nombreux.
Nous engagerons notre remontée sous leurs yeux amusés. Le mur puis le plateau terminant notre plongée est baigné par la lumière comme nulle par ailleurs. Peu profond et sans réelle île au dessus, le soleil inonde le décor toute la journée et les couleurs y semblent plus vives qu’ailleurs.
Tout converge, ce ne sont plus les plongeurs qui viennent observer la faune mais l’inverse. Nous ressortons de cette plongée avec la sensation étrange, tellement agréable, de ne plus avoir été spectateur mais l’objet du spectacle. Un juste retour des choses finalement, nous aimons imaginer les poissons partir avec leurs souvenirs.
Les sites autour des Nusa Penida sont riches et tellement variés qu’il ne semble pas utile d’aller si loin de chez nous, et pourtant…
Au-delà des sites magnifiques et totalement différents de ce que nous trouvons à Penida, une journée aux Gili de Padang Bai est toujours mémorable pour toutes et tous.
C’est un moment que nous préparons avec soin, tous ensembles, plongeurs, élèves, guides, instructeurs, staff, la famille Warnakali en mouvement. L’objectif principal n’est plus seulement de partager nos plongées, de transmettre nos connaissances, mais bel et bien de partager une journée de plongée à Bali, ensembles. Nous prévoyons cette sortie en fin de formation longue, avec nos divemaster. Ou bien en fin de safari après de bons moments partagés ensembles. Ou encore avec celles et ceux qui nous font le plaisir de revenir, encore et encore, avec la même impatience chaque année.
Mais c’est aussi le moment qui nous permettra aussi de partager un déjeuner particulier, de prendre le temps de parler de tout et de rien, de sourire sur telle ou telle chanson.
De retour en fin de journée, toute l’équipe, Made en tête, sera là pour nous accueillir sur la plage, plus impatient encore de savoir ce que l’on a vu, de confirmer que tout s’est déroulé parfaitement. Si la journée est longue pour nous sur le bateau, Made et son équipe n’en ont pas terminé. Après avoir tout préparé tot le matin, reste pour eux à gérer l’équipement et à remplir les tanks. Mais c’est toujours avec la satisfaction d’avoir contribué à ce moment d’exception que nous les retrouvons au centre.
Généralement, nous terminons cette journée face au soleil couchant, toujours face au mont Agun. Avec en plus ce jour là de nouveaux souvenirs en tête et encore plus d’anecdotes à raconter.
Merci donc à celles et ceux qui ont partagé ces moments, à toute l’équipe Warnakali pour les efforts nécessaires à la réalisation de telle journée.
Yann, IDCS